Chartier, d’un siècle à l’autre sans une ride
Le restaurant ronronnant dans son jus qu’a longtemps été Chartier a connu un vrai dynamisme lorsqu’il a été racheté par le groupe Joulie en 2007.
L’institution parisienne des Grands Boulevards créée en 1896 y a retrouvé un souffle de jeunesse tout en conservant ses traditions. D’abord, un cadre qui reste époustouflant tout autant pour le touriste de passage que pour le Parisien qui ferait bien d’y réviser ses classiques. Puis, dans l’assiette, où les prix mini n’empêchent pas la qualité de produits hexagonaux servis généreusement : escargots, œuf mayo dont le tarif à 2 € n’a pas bougé, pied de porc avec ses frites (10,50 €), rognons, confit de canard, quenelles, chantilly maison et autres plats de nos régions sont toujours présents. Commandes et additions sont griffonnées sur les nappes en papier par des serveurs qui connaissent leur métier sur le bout des doigts, la cuisine suit avec diligence et les clients ressortent ravis.
On y trouve aussi bien des couples qui viennent avant le théâtre que des tablées de jeunes fêtant leur anniversaire ou des étrangers aux yeux pétillants devant notre grande tradition française du bistrot auquel Christophe Joulie fait honneur. Tant et si bien que Chartier a (ré) ouvert ses portes à Montparnasse en 2019 (alors qu’il était déjà un bouillon Chartier en 1903 avant de devenir une autre brasserie) dans un écrin Belle Époque. Puis, la gare de l’Est l’a rejoint il y a quelques semaines pour proposer un nouveau cadre aux soirées tardives ou aux déjeuners qui se prolongent. Servant sans interruption de 11h30 à minuit, comme ses grands frères, l’établissement localisé au 5 rue du 8 mai 1945 respecte les codes bien instaurés de cette gastronomie 100 % parigote où le service diligent s’effectue toujours en gilets noirs et tabliers blancs.
Si le décor est plus sobre, il n’est pas moins chaleureux malgré de très vastes salles joyeuses et bruissant des couverts qui s’entrechoquent. La carte quant à elle est inchangée et vous y retrouverez tous les classiques de la maison. Car où qu’ils se situent, les trois authentiques bouillons offrent une cuisine qualitative au regard de prix pratiquement imbattables. Alors que Chartier soit votre cantine ou que vous n’y ayez jamais mis les pieds, plus aucune excuse : avec trois adresses, du charme à revendre, des assiettes alléchantes et une addition douce, vivez le bon vieux temps des soupers parisiens et d’un jadis qui a su se moderniser sans chichi.
Grands Boulevards
7 rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris
Gare de l’est
5 rue du 8 mai 1945, 75010 Paris
Montparnasse
59 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris
Deborah Rudetzki
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